L’implication des femmes Allemandes dans la mise en œuvre de la solution finale a été longtemps ignorée. La découverte de nouvelles archives et le travail de l’historienne Wendy Lower lèvent le voile sur leur rôle.

« En ce temps-là, quand je participais aux exécutions, j’avais à peine 25 ans, j’étais jeune et inexpérimentée. Je vivais sous la seule autorité de mon mari, qui appartenait à la SS et dirigeait des exécutions de juifs. J’avais rarement des contacts avec d’autres femmes, si bien qu’à la longue je me suis endurcie et désensibilisée. Je ne voulais pas rester derrière les SS. Je voulais leur montrer que je pouvais, en tant que femme, agir comme un homme. Et j’ai donc tué quatre juifs et six enfants juifs. »

C’est après un long interrogatoire, en 1961, qu’Erna Petri, épouse d’un haut gradé SS nommé en Pologne, passe aux aveux. Lorsqu’on demande à cette mère de famille d’où lui est venue cette cruauté, elle explique : « On me l’avait dit. Je devais détruire des juifs ». Les recherches récentes ont révélé qu’Erna Petri n’est pas une exception parmi les femmes de cadres de la Gestapo. En revanche, elle est l’une des rares Allemandes à avoir été condamnées pour ses crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Absence de preuves, disparition des témoins, aveuglement, les femmes allemandes ont longtemps été présentées comme des victimes, simples pions d’un régime phallocrate et profondément misogyne. Hormis les surveillantes de camps de concentration et d’extermination, et jusqu’à récemment leur rôle comme leur influence étaient minimisés, voire ignorés. Absentes des organes de pouvoir qui participèrent à la machine nazie, elles ne sont pas jugées à Nuremberg, au lendemain de la capitulation allemande.

Il apparait maintenant que leur influence a joué un rôle déterminant.