Polémiques
Le 2 septembre 2015, la découverte du corps d’Aylan Kurdi sur une plage de Bodrum en Turquie, a provoqué une émotion bien compréhensible dans le monde entier, émotion crée, entretenue et amplifiée par les médias.
Passée l’émotion crée par cette photo on doit s’interroger. Aylan avait 3 ans, il est mort noyé dans le naufrage d’une embarcation de migrants, ainsi que son frère de 5 ans et sa mère.
Les nombreuses « interviews » d’Abdullah Kurdi, le père d’Aylan, ou les « messages » de sa sœur au Canada, rapportées par la presse sont assez souvent contradictoires, ambiguës et peuvent contenir ou des propos peu crédibles, ou des contre-vérités.
Difficile de faire la part de la vérité et la présentation qui en est faite pour des raisons diverses, politiques en particulier.
Abdullah Kurdi et sa famille sont des kurdes originaires de Kobané, ville proche de la Turquie. Ils vivaient à Damas jusqu’en 2012. Leur maison bombardée lors de l’insurrection, ils ont fuit à Kobané, puis fin 2012, Abdullah est parti à Istanbul comme ouvrier. Il y a environ 15 millions de kurdes en Turquie.
Lorsque l’Etat islamique a attaqué Kobané en novembre 2014, sa famille le rejoint. Ils habitent près d’Istanbul, dans une petite maison dont le loyer est payé par sa sœur au Canada.
Toutes ces informations se recoupent. Cela lui donne plutôt un statut de réfugié économique …
Ces informations sont relatées dans nombreux médias.
Dans le DailyMail,
- Abdullah Kurdi vivait et travaillait à Istanbul avant sa traversée
- Lui et sa famille ont loue une petite maison payée par sa sœur
- Un passager sur le bateau loué prétend que Kurdi a travaillé avec les passeurs.
Questions, hypothèses …
L’une de mes interrogations est la rapidité avec laquelle se seraient succédé les événements, de Bodrum en Turquie à Kobané en Syrie, deux villes distantes de 1.400 kilomètres.
Bodrum semble être un centre du trafic de migrants à destination de l’île grecque de Kos: nombreux naufrages, nombreux migrants noyés, dont ceux du 17 septembre … Bodrum où la consul honoraire de France se livrait à un juteux commerce de bateaux …
Découverte du corps, le Mercredi 2 septembre,
- De service à 6 heures du matin, la photographe Nilüfer Demir de l’agence de presse Dogan* (DHA) opérait avec un groupe de photographes (lesquels?), dit-elle.
- Elle découvre des corps sur la plage, mais il n’y a pas de photo de cette scène, pourtant signifiante, ni de sa part, ni de ses collègues.
- Elle choisit de photographier Aylan et de publier sa photo.
- Elle déclare pourtant avoir vu « 100 mètres plus loin, son frère Ghalib« , mais elle n’en a pas pris de photo …
Abdullah Kurdi, leur père, rescapé du naufrage, est conduit à l’hôpital de Bodrum par les garde-côtes Turcs. D’autres rescapés irakiens le dénoncent aujourd’hui comme complice des passeurs.
*DHA est l’agence de presse privée qui appartient au groupe Dogan, leader en Turquie dans le domaine pétrolier et des médias.
Certains pourront s’étonner que Nilüfer Demir – une photographe professionnelle – ne figure sur aucun des réseaux sociaux, ni Linkedin, ni Facebook ni Google+
De Bodrum à Kobané via Mugla
Il y avait de nombreux corps échoués, et l’on a vu des policiers turques sur la plage photographier puis porter le corps d’Aylan, scène filmée par la même agence DHA et visible sur Youtube.
On peut donc penser qu’il a fallu plusieurs heures pour transporter tous les corps de la plage à la ville de Mugla – à 125 klm de Bodrum – où se trouve la morgue.
Identification du corps, le 3 septembre
- Le 3 septembre, Jeudi après-midi – 24 heures après la découverte – Abdullah a identifié les corps à la morgue de Mugla.
- Les corps sont transportés par avion à Istanbul le jeudi soir, puis à la ville frontalière turque de Suruc.
Enterrement d’Aylan à Kobané, le 4 septembre
Abdullah Kurdi est arrivé à la ville-frontière turque de Suruc avec les cercueils du petit Aylan, de son frère de cinq ans et de leur mère.
- Le 4 septembre, il a fallu se rendre par la route à Kobané, au moins 2 heures de route (avec quelles voitures ? ) dommage, DHA n’a pas filmé ni photographié ces moments émouvants?
- Tout était prêt à Kobané, les tombes ouvertes. Les trois corps ont été enterrés à Kobané ce même 4 septembre, en début d’après midi.
- Abdullah Kurdi annonce alors qu’il va rester à Kobané … est-ce la fin de son périple? On sait qu’en Décembre 2015, la famille de son frère a été admis au Canada, où vivait déjà sa sœur …
Intensification des flux de migrants.
Dès le lendemain, le 5 septembre, partent de Budapest des milliers de migrants, dont des réfugiés syriens, qui veulent gagner l’Autriche à pied, puis l’Allemagne, la Suède
Quelle synchronisation! Est-ce le hasard, cette longue marche des migrants à travers l’Europe : Syriens, Irakiens, Érythréens, Somaliens, Africains …
On se rappelle la menace de l’Etat Islamique de provoquer des migrations massives vers l’Europe …
Intox ?
Une planification exemplaire!
Même sans tenir compte du fait que la frontière syrienne soit verrouillée, le déroulement de cette histoire est remarquablement bien planifié, pas de temps morts.
Un exemple de logistique et de coordination! Y compris pour le transport : par la route, par avion et pour finir par la route, en mobilisant tous les services.
Pourquoi cette rapidité et cette mobilisation médiatique? Comme dans une production cinématographique, tout semble avoir été bien préparé: les photos d’Aylan, avec ses jouets, les vidéos d’Aylan, photos de famille, l’histoire d’un simple et modeste barbier kurde …
Et tout ceci se passe en Turquie, où l’ostracisme envers les kurdes est patent – on l’a vu lors de l’attaque de Kobané par l’Etat Islamique, quand l’armée Turque empêchaient les kurdes de Turquie de traverser la frontière pour aider ceux qui se battaient en Syrie .
Manipulation médiatique ?
On a déjà eu « les armes de destruction massive », ou les « massacres de Timisoara », je cite Wikipedia :
« Les journalistes rapportèrent qu’il y aurait eu 1 104 tués et 3 352 blessés pendant l’insurrection, en opposition avec le nombre réel de 93 morts .
Les images de cadavres dont l’origine véritable avait été cachée furent abondamment diffusées dans le monde entier».
Ce n’est qu’en février 1990 qu’il fut officiellement établi qu’il s’agissait là d’une manipulation. Le nom de Timișoara est dès lors resté associé aux manipulations dont les médias sont toujours susceptibles d’être à la fois les dupes et les relais
Qui et Pourquoi ?
Quel était l’intérêt à faire disparaître Abdullah en 48 heures? Qui y avait intérêt et Pourquoi ? L’état Turque se sentait-il responsable? menacé? contraint?
A ces questions, je n’ai trouvé aucune réponse, aucune hypothèse. Seulement l’étonnement de voir les efforts déployés par les autorités Turques, curieusement mobilisées sur cette famille Kurde, je dis curieusement car on a vu depuis comment Erdogan traque et élimine les kurdes – plus de 100 morts en début 2016 – en particulier dans l’Est, majoritairement kurde, et principalement dans les villes de Cizre, Silopi et Nusaybin, qui sont les cibles des turques.